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L’eschatologie rose-verte

  • Oskar Freysinger
Le dogme du sauvetage du climat nécessite un «homme nouveau» qui ne doit posséder ni vie privée, ni biens, ni même sa propre peau, devenu un individu éphémère, déraciné et entièrement dépendant d’un Etat omniprésent.

Comme bien des modes idéologiques, la vague verte semble avoir dépassé son zénith et s’apprête à s’écraser sur le terrain des faits réels.

Les écolo-communistes n’aiment les humains qu’en tant que masse consentante. Ils détestent l’individualisme parce qu’il s’oppose à l’égalité absolue, pierre angulaire du paradis social qu’ils rêvent de nous concocter. Pire, l’amour des verts pour Gaïa provient de leur haine pour l’espèce humaine, en laquelle ils voient un parasite dangereux menaçant la nature. Quant à l’élite économique mondiale, elle considère les êtres humains comme un nombre statistique de travailleurs et de consommateurs au service de la maximisation de leurs profits.

Les souverainistes s’opposent aux roses-verts

Il reste, comme dernière ligne de défense de la dignité humaine et de l’autodétermination, un courant souverainiste qui prend de plus en plus d’ampleur partout en Europe. Bien entendu, les partis traditionnels – fondus dans le politiquement bien trop correct pour être honnête – les couvrent d’opprobre pour détourner l’attention de leur propre ineptie.

Les souverainistes défendent la démocratie directe, la souveraineté, la neutralité, l’indépendance, une migration supportable et contrôlée, la responsabilité personnelle et la liberté d’expression. On les dit fascistes.

Les roses-verts chérissent la censure, les campagnes de dénigrement contre toute opinion divergente, l’« adaptation » du passé historique, l’intégration à l’OTAN, la livraison de projectiles et de blindés polluants en Ukraine, l’embrigadement des citoyens, les interdictions, les sanctions sociales, le changement de sexe chez les enfants, la sexualisation de l’enseignement dès le plus jeune âge, l’euthanasie galopante, la libéralisation des drogues, la vaccination obligatoire, les mains collées sur l’asphalte, une politique climatique irréaliste et hostile à l’économie, et la soumission inconditionnelle à l’UE. On les dit progressistes.

L’élite économique mondiale s’est ralliée à ce credo totalitaire et funeste du camp rose-vert, car elle espère obtenir des rendements plus élevés par la mise au pas et le contrôle des masses à travers le dogme écologico-gauchiste qu’en perpétuant les cercles vertueux de l’économie de proximité dans le cadre d’États de droit démocratiques.

La problématisation du climat

Afin d’asseoir leur pouvoir, le courant rose-vert et le capital mondialiste ont découvert la problématisation du climat. Ça se met aisément à toutes les sauces et produit une solide angoisse recyclable à souhait. Fini l’Apocalypse, adieu la Götterdämmerung1, au rebut le Ragnarök2. La fin suprême de toutes les fins du monde, c’est le changement climatique dû à l’empreinte carbone humaine !

Or, le climat change depuis toujours, car il est dans sa nature de changer. Vouloir figer le climat revient à tenter de faire passer l’été à un bonhomme de neige en refroidissant l’air ambiant. Rappelons également que les conditions climatiques et météorologiques que nous percevons subjectivement sont déterminées à trois niveaux, qui sont soumis à des influences multifactorielles :

  • Il y a tout d’abord le macroclimat, qui est influencé par les cycles de Milankovic (inclinaison et rotation de l’axe terrestre et orbite elliptique de la terre autour du soleil), les tempêtes solaires et une interaction de différentes micro-influences comme le Gulf Stream ou le CO2 (dont 4 % sont dus à l’activité humaine).
  • Viennent ensuite des variables régionales, comme l’évolution du jet-stream. Depuis quelques années, l’Europe continentale a par exemple tendance à devenir plus chaude et plus sèche, tandis qu’une grande partie des États-Unis connait des hivers de plus en plus froids et enneigés.
  • Enfin, les vagues de chaleur et les étés pluvieux se succèdent sans discontinuer sous l’influence des courants d’air chauds ou froids.

Aujourd’hui, certains hystériques de l’apocalypse veulent sceller le climat une fois pour toutes comme le Christ dompta la tempête sur le lac Génésareth. Greta Thunberg, par exemple, prévoyait une apocalypse climatique pour 2023. Depuis, elle a évidemment dû se résoudre à effacer ce millésime de son blog.

Des prédictions exactes basées sur des données incertaines

La climatologie actuelle utilise des modèles reproduisant dans les grandes lignes des processus partiels, sans une compréhension suffisante des engrenages climatiques. Dans ces modèles, les prophètes modernes intègrent des données qui ne sont pas (ne peuvent pas être) connues avec précision et c’est sur cette base incertaine qu’ils se lancent à corps perdu dans des prédictions exactes. Mais comment voulez-vous obtenir un résultat précis lorsque les données initiales sont imprécises ?

Des études récentes semblent indiquer que, dans le passé, d’importantes concentrations de CO2 n’ont pas conditionné, mais suivi de forts réchauffements climatiques. Il y a 20’000 ans, le glacier du Rhône s’étendait jusqu’à Lyon. Malgré quelques fluctuations, il a depuis fondu pendant 19’980 ans sans que personne n’impute le recul des glaciers à l’homme. Et voilà que depuis peu on passe sans transition aux soins palliatifs.

Un dogme religieux où l’argent-roi fait taire toute critique

Ce qui me dérange dans l’hystérie climatique, est - comme pour le Covid et le conflit Ukrainien - la couverture médiatique unilatérale. On a toujours l’impression d’avoir affaire à un dogme religieux. Il faut croire sans réfléchir et accorder une confiance aveugle aux ayatollahs du climatisme tels que Bill Gates, Al Gore, George Soros ou Greta Thunberg.

Seuls sont financés les climatologues et les médias qui s’efforcent de diffuser sagement et sans critique le mantra dominant. Toute voix discordante est réprimée, censurée, ridiculisée. Pourtant, la science – tout particulièrement la science – vit de la confrontation de thèses contradictoires et de la discussion critique. Mais ici aussi, comme dans l’industrie pharmaceutique et le commerce des armes, l’argent fait taire toute critique.

Le développement durable du vide

Ce qui est le plus étonnant et qui n’est jamais relevé par les médias, est la contradiction inhérente sur laquelle est fondée le concept de développement durable. Qui dit développement durable dit durée et croissance. Mais comment l’homme moderne, inscrit dans l’immédiateté du moment, dans l’instant présent et donc « intemporel », peut-il produire quelque chose d’aussi étranger à son essence que la durabilité ?

Depuis des années, les attaques contre tout ce qui est enraciné, lié à la terre, organique ou historique – donc tout ce qui se développe dans la durée – se démultiplient. Pour libérer l’homme, des concepts comme la famille, la filiation, l’identité, la responsabilité, le devoir, la fidélité, la tradition et la patrie sont déclarés dépassés, obsolètes, voire absurdes, car ils restreignent et limitent la liberté totale, qui ne semble réalisable qu’à travers le néant, c’est-à-dire l’absence de structuration de l’espace-temps.

Cependant, lorsque Nietzsche écrit dans son célèbre poème des corbeaux : « Malheur à qui n’a pas de patrie », c’est parce qu’il est parfaitement conscient du fait que le vide est une prison bien pire que Guantanamo, car contrairement aux murs d’une prison, le néant ne peut pas s’effondrer.

Pour « libérer » l’homme de tout lien et de toute obligation, les « cercles éclairés » roses-verts tentent de créer ex nihilo un être flottant dans le vide, nomadisé et sans histoire, que l’on gave d’impulsions divertissantes, afin qu’il ne lui vienne pas à l’esprit de réfléchir. L’« homme nouveau » auquel ils aspirent ne doit posséder ni vie privée, ni biens, ni même sa propre peau, afin de pouvoir sauver la planète en s’adonnant sans restriction à la félicité collective décrétée par l’État.

Beaucoup de trans-quelque-chose pour peu de transcendance

Les instruments pour réaliser cet « Übermensch » uberisé sont l’intelligence artificielle, le génie génétique, les théories transgenre et le transhumanisme. C’est beaucoup de trans-quelque-chose pour peu de transcendance. Il en résulte un être connecté au monde entier par son portable, privé de liens naturels, qui ravale sa solitude et son désespoir en gobant des antidépresseurs. Son histoire est réécrite ou effacée. Le soutien mutuel empathique fait place à une aide sociale désanimée. Les relations humaines vraies et profondes ainsi que la responsabilité personnelle sont victimes de l’égocentrisme et de l’arbitraire. L’instinct de vie et la fertilité sont remplacés par l’instinct de mort et la stérilité, car rien n’est plus durable que le néant, puisqu’il échappe au temps.

Des apprentis sorciers mégalomanes trafiquent fébrilement la création parce qu’ils cherchent désespérément à prendre la place du Créateur qu’ils ont savamment effacé des médias sociaux. Pour sa part, l’écologie, en tentant de compenser la perte de lien avec la nature, est censée servir de consolation au citoyen du monde écolo qui vit densifié dans des villes à 15 minutes3 si pratiques pour le contrôler et le contraindre à vivre en circuit fermé. C’est la naissance de l’écologie hors-sol préservée des pets de vaches.

Quant aux agriculteurs qui, eux, vivent proches de la terre et de la nature et donnent l’exemple d’une véritable durabilité, ils sont remplacés par des meutes de loups et des imprimantes 3 D produisant des steaks in vitro.
Tout est affaire de bonne conscience

Pour enjoliver le bilan écologique lamentable de la voiture électrique, on nie l’extraction catastrophique du cobalt et du lithium. Afin de se donner bonne conscience d’avoir dû rouvrir des centrales à charbon, on s’octroie des indulgences sous forme de certificats. Bientôt, on jettera des harengs salés dans la mer pour revitaliser les bancs de poissons !
Seules les armes à sous-munitions utilisées sur le front ukrainien se développent de manière véritablement durable. Avec la « mort écologique » de dizaines de milliers de jeunes hommes qui ne se reproduiront jamais, l’empreinte carbone humaine est certes réduite, mais immédiatement amplifiée par la production lucrative et la destruction « créative » de nouveaux systèmes d’armes.

De manière pérenne.

Jusqu’à ce que l’Ukraine soit à nouveau durablement sous-développée.

Oskar Freysinger

 

NOTES
1. Le Crépuscule des dieux, en français, est le dernier des quatre drames musicaux qui constituent L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen) de Richard Wagner. La première fut donnée à Bayreuth le 17 août 1876 sous la direction de Hans Richter. Le titre est une traduction via l’allemand du vieux norrois Ragnarǫkr qui dans la mythologie nordique se réfère à une ultime guerre entre dieux et Géants
2. Dans la mythologie nordique, le Ragnarök renvoie à une fin du monde prophétique comprenant une série d’événements dont un hiver de trois ans sans soleil (Fimbulvetr), suivi d’une grande bataille sur la plaine de Vígríd.
3. La ville de quinze minutes, telle qu’elle est définie par le professeur franco-colombien Carlos Moreno, est la fragmentation d’une grande ville en petits villages où tous les besoins quotidiens comme les lieux de travail, les écoles et les commodités devraient idéalement être situés à une distance à pied ou à vélo de 15 minutes de la maison.

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