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L’interview de Vladimir Poutine par Tucker Carlson

  • La rédaction

« Il est plus difficile sans doute, mais plus courageux, et il est à coup sûr plus juste, d’essayer de comprendre, avant, de juger. »

Ce qui suit est une interview du président de la Russie, Vladimir Poutine, tournée le 6 février 2024, vers 19h, au Kremlin, par Tucker Carlson, journaliste américain, renvoyé de Fox News en avril 2023, et qui a lancé unenouvelle émission sur le réseau social X (anciennement Twitter).

C’est la première interview occidentale de Vladimir Poutine depuis le début de la guerre. Interview qui a mit en ébullition le monde politico-médiatique occidental. La Maison-Blanche d’abord qui a estimé le 7 février « que cette nouvelle interview de Vladimir Poutine n’était pas nécessaire pour comprendre la «brutalité» du président russe. » (20min). Le média Watson de renchérir en réduisant le journaliste Carlson à un commentateur pro-Trump et l’interview à une arme de propagande : « La rencontre entre le président russe et le commentateur pro-Trump est sans aucun doute l’arme de propagande la plus assumée, la plus transversale et la plus efficace dégainée depuis des lustres. Une association de malfaiteurs qui poursuit un objectif double : faire élire Donald Trump et perdre l’Ukraine. Et c’est Biden qui va morfler. » Une association de malfaiteurs, rien que cela. Sous la plume d’un journaliste, ça sent tout de même la rancune à plein nez, comme tout le reste de l’article d’ailleurs, et le jugement sans concession avant même d’avoir entendu, puisque l’auteur écrit cela le 8 février, la veille de la parution de la fameuse interview.

« Il est plus difficile sans doute, mais plus courageux, et il est à coup sûr plus juste, d’essayer de comprendre, avant, de juger. » disait Paul van Tieghem, un historien français né à Dunkerque en 1871. C’est la démarche que nous allons entreprendre dans le CLV magazine en publiant une partie de l’interview de Vladimir Poutine réalisée par Tucker Carlson. Cela va occuper pas mal de pages de notre édition, mais les enjeux sont tellement importants, les risques d’une conflagration mondiale tellement évidents étant donné le nombre de pays impliqués et les dizaines de milliards de dollars investis dans ce conflit, que nous ne pouvons pas passer à côté de l’opportunité qui nous est donné d’informer nos lecteurs en leur donnant sans filtre l’avis du dirigeant russe sur la question. Après lecture, à chacun de se faire une idée. Transmettez ce texte à tous ceux qui se posent des questions de géopolitique afin que personne ne puisse dire : « Je ne savais pas. »

L’interview porte principalement sur la guerre en cours, la guerre en Ukraine, comment elle a commencé, ce qui se passe et, surtout, comment elle pourrait se terminer. Une note avant de commencer. Au début de l’entretien, Carlson a demandé pourquoi Vladimir Poutine avait envahi l’Ukraine. Avait-il ressenti une menace, une menace physique imminente. Et Poutine a d’abord répondu en consacrant environ une demi-heure de l’interview à l’histoire de la Russie qui remonte au VIIIe siècle. Malgré son intérêt, nous ne publions pas cette partie de l’interview car elle doublerait le nombre de pages. Nous commencerons à un moment qui nous semble important car certainement inconnu de tous, le moment où Vladimir Poutine évoque l’éventualité d’une adhésion de la Russie à l’OTAN. Laissons la parole au président russe:

Vladimir Poutine (VP) : (…) Lors d’une réunion ici au Kremlin avec le président sortant Bill Clinton, ici même dans la pièce voisine, je lui ai demandé : « Bill, pensez-vous que si la Russie demandait à rejoindre l’OTAN, pensez-vous que cela pourrait se faire ? » Soudain, il m’a dit : « Tu sais, c’est intéressant. Je pense que oui. » Mais le soir, quand nous nous sommes rencontrés pour le dîner, il m’a dit : « Tu sais, j’ai parlé à mon équipe, non, ce n’est pas possible maintenant. » Vous pouvez lui demander. Je pense qu’il va regarder notre interview, il va le confirmer. Je n’aurais rien dit de tel si cela ne s’était pas produit. Eh bien, c’est impossible maintenant.

Tucker Carlson (TC) : Étiez-vous sincère ? Auriez-vous adhéré à l’OTAN ?

VP : Ecoutez, j’ai posé la question, est-ce possible ou pas ? Et la réponse que j’ai eue a été non. Si je n’avais pas été sincère dans mon désir de savoir quelle était la position du leadership...

TC : Mais s’il avait dit oui, auriez-vous rejoint l’OTAN ?

VP : S’il avait dit oui, le processus de rapprochement aurait commencé, et il aurait pu se produire si nous avions vu un souhait sincère de la part de nos partenaires. Mais cela ne s’est pas produit. Eh bien, non veut dire non, d’accord.

TC : Pourquoi pensez-vous que c’est le cas ? (…) Je sais, vous êtes clairement amer à ce sujet. Je comprends. Mais pourquoi pensez-vous que l’Occident vous a rabroué à ce moment-là ? Pourquoi cette hostilité ? Pourquoi la fin de la guerre froide n’a-t-elle pas arrangé les relations ? Qu’est-ce qui motive cela de votre point de vue ?

VP : Vous avez dit que j’étais amer à propos de la réponse. Non, ce n’est pas de l’amertume. Ce n’est qu’une déclaration de fait. Nous ne sommes pas mariés. De l’amertume, du ressentiment, il ne s’agit pas de ce genre de choses dans de telles circonstances. On s’est juste rendu compte qu’on n’était pas les bienvenus là-bas, c’est tout. D’accord. Mais construisons des relations d’une autre manière. Cherchons un terrain d’entente ailleurs. Pourquoi avons-nous reçu une réponse aussi négative, vous devriez demander à vos dirigeants. (…) Néanmoins, après cela, nous avons essayer de construire des relations de différentes manières. Par exemple, lors des événements au Moyen-Orient, en Irak, nous avons établi des relations avec les États-Unis d’une manière très douce et prudente. J’ai aussi soulevé à plusieurs reprises le problème que représente le soutien des États-Unis au séparatisme ou au terrorisme dans le Caucase du Nord. Mais ils continuent de le faire quand même. Et le soutien politique, le soutien à l’information, le soutien financier, et même le soutien militaire sont venus des États-Unis et de leurs satellites pour les groupes terroristes dans le Caucase. J’ai déjà soulevé cette question avec mon collègue, également président des États-Unis. Il a dit que c’était impossible. Avez-vous des preuves ? J’ai dit oui, j’étais préparé à cette conversation, et je lui ai donné cette preuve. Il l’a regardé et vous savez ce qu’il a dit ? Je m’excuse, mais c’est ce qui s’est passé. Je vais le citer, il a dit : « eh bien, je vais leur botter le cul ». Nous avons attendu et attendu une réponse. Il n’y a pas eu de réponse. J’ai dit au directeur du FSB : « Ecrivez à la CIA. Quel est le résultat de la conversation avec le président ? » Il a écrit une fois, deux fois. Et puis nous avons eu une réponse. Nous avons la réponse dans les archives. La CIA a répondu : « Nous avons travaillé avec l’opposition en Russie. Nous pensons que c’est la bonne chose à faire et nous continuerons à le faire. » C’est tout simplement ridicule (…).

TC : Des forces s’opposent à vous ? Donc, vous dites que la CIA essaie de renverser votre gouvernement ?

VP : Bien sûr, ils voulaient dire dans ce cas particulier, les séparatistes, les terroristes qui ont combattu dans le Caucase. C’est ainsi qu’on appelle l’opposition. C’est le deuxième point. Le troisième moment est très important, c’est le moment où le système de défense antimissile américain a été créé au début. Nous avons longtemps cherché à persuader les États-Unis de ne pas le faire. (…) J’ai eu une conversation très sérieuse avec le président Bush et son équipe. J’ai proposé que les États-Unis, la Russie et l’Europe créent conjointement un système de défense antimissile (…). Les États-Unis avaient déclaré officiellement que le système de défense antimissile était créé contre les menaces de missiles de l’Iran. C’est ce qui avait justifié le déploiement du système de défense antimissile. J’ai proposé de travailler ensemble : la Russie, les États-Unis et l’Europe. Ils ont dit que c’était très intéressant. Ils m’ont demandé : « Êtes-vous sérieux ? » J’ai dit : « Absolument. »

TC : Puis-je vous demander en quelle année c’était ?

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Silvan
Votre article sur Carlson / Poutine
Bravo pour votre analyse que je partage. Après avoir découvert en 2022 des chaînes d'information sur Télégram dont l'excellent Xavier Moreau de Stratpol - un ex militaire de Saint-Cyr resté catholique, j'ai progressivement compris comment les "agences de presse" intermédiaires type Reuters et autres petites entités soi-disant ancrées dans la réalité urkrainienne sont des émanation s de Washington... On y peut rien cela restera ainsi, *l'Empire du mensonge" a gagné la guerre de la (dés-informatio

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