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drag queen

Ça drag à la Médiathèque

  • Olivier Dehaudt
Nos élites de la culture, incapables d’inventer quoi que ce soit, ont récupéré la Drag Queen Story Hour existant aux Etats-Unis depuis 2015, pour initier les enfants suisses aux histoires et expériences LGBTQIA+. Le but avoué : permettre aux petits de découvrir des gens qui défient les restrictions rigides de genre, et d’imaginer un monde où chacun peut être « authentique ». Le but caché, faire des enfants des objets sexualisés dès leur plus jeune âge. Reportage.

Médiathèque de Martigny, 26 avril 2023, animation pour enfants sous bonne garde. Pas moins de 5 à 6 membres du personnel encadrent une drag queen à paillettes, tandis que deux policiers jouent les Dupont-Dupond, en rôdant dans les rayons de livres qui jouxtent le mini amphithéâtre où se déroule la scène.
Interdiction de faire des photos ou des vidéos. Surpris en train de filmer innocemment une de ces scènes avec mon smartphone, on m’intime l’ordre d’effacer ma prise de vue. Ce que je refuse, demandant de quoi ils ont peur. Je me permets de plaisanter :
- « Craignez-vous que je vous fasse de la pub ? »
- « Ah, si c’est pour nous faire de la pub, c’est différent ! »
- « Alors où est le problème ? »
- « Vous ne pouvez tout de même pas faire des photos, c’est une question de droit à l’image ! »
Dialogue de sourd…

Pour justifier l’interdiction de faire des photos ou des vidéos, une membre du personnel me dit qu’il y a des gens agressifs et malveillants. Je regarde à la ronde et ne vois pas d’agitateurs. Cette fois un peu agacé, je réponds qu’ils aiment beaucoup jouer aux victimes. Aucune pression ou tension perceptibles, ni à l’entrée de la bibliothèque, ni dans la salle où l’on peut même être surpris par le nombre de parents consentants qui amènent leur progéniture à ce divertissement. De piètre qualité. Parlons-en.

Le spectacle commence par un beuglement. Une chanson soi-disant tirée d’« Emilie Jolie » (on aurait préféré l’originale). Je suis surpris par tant de remue-ménage dans un lieu dédié à la lecture, à la culture et à l’étude. D’ailleurs, cela dérange quelques jeunes enfants qui travaillent sur des ordinateurs à côté, peut-être pour préparer l’interro du lendemain, et qui se déplacent pour venir voir de quoi il s’agit. Ma foi, l’examen à préparer attendra… Une des responsables de la Médiathèque me dira plus tard que ce n’est pas dérangeant, « parce qu’il y a une salle de lecture où les enfants peuvent s’isoler ». Chère Madame, penser que des gosses vont spontanément aller s’isoler dans une salle alors qu’il y a un spectacle de clown juste à côté, c’est bien méconnaître la psychologie enfantine.

La drag queen parle à plusieurs reprises de ses cheveux qui lui viennent dans la bouche, mais les enfants lui signifient à chaque fois que ce ne sont pas ses cheveux mais une perruque. La vérité sort de la bouche des enfants, ne dit-on pas. Le costume est grotesque : longue robe à paillettes, échancrée sur une fausse poitrine en latex, hauts talons, faux cils, rouge à lèvre exubérant, etc.

Spectacle de cabaret plutôt que loisir de bibliothèque. Au final, on ne sait pas trop à qui s’adressent les histoires. La drag queen interpelle tour à tour les enfants et les adultes, s’adressant aux plus grands avec des blagues à deux sous du style : « est-ce qu’il faut sortir le défibrillateur ? » ou « faut appeler la police, ah non, elle est déjà là ! » Certains diront qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Quoi de mal à ce qu’un homme se déguise en femme ? Marie-Thérèse Porchet le fait aussi et personne ne crie au scandale. Oui, à deux différences près : Marie-Thérèse fait rire et Marie-Thérèse ne se dandine pas devant les petits enfants de 6 ans dans les bibliothèques.

 bibliomedia drag queen lgbt

Le drapeau LGBT figure en première page du site bibliomedia.ch, ainsi qu’une offre pour un autocollant afin de positionner votre bibliothèque en tant qu’alliée des publics LGBTIQ+. Mais ce n’est pas tout. Plus d’une dizaines de « fiches pratiques » pour accueillir les personnes LGBTIQ+ ; une page intitulée « boîte à outils » avec des dizaines de liens vers des ouvrages arc-en-ciel ; des dizaines de liens vers les sites, blogs, chaînes youtube, vidéos, podcasts, articles, documentaires pour enfants, ados et adultes LGBTIQ+. Autant dire que nous avons là l’un des plus grands portails suisse vers la stratosphère arc-en-ciel. Est-ce le rôle d’une faîtière des médiathèques ?

En langage woke, ça s’appelle « promouvoir la littérature jeunesse et la diversité »

Le spectacle prend fin avec l’histoire de « Popotin », un dragon qui crache des flammes… par les fesses ! Je vous passe les détails et les odeurs. Du grand art. Il y a ceux qui, gamins, ont rêvé devant Le tour du monde en quatre-vingt jours et puis, il y a les autres. Pauvre petit public martignerain. En langage woke, ça s’appelle « promouvoir la littérature jeunesse et la diversité » (cf. le site www.bibliomedia.ch). Mesdames et Messieurs les Ronds-de-cuir de la culture suisse sont vraiment en mal d’inspiration.

En sortant, je suis interpellé par nos policiers qui prétendent que le personnel a dû me demander à plusieurs reprises de ne pas prendre de photos et de vidéos. Je leur signale qu’il n’y a eu qu’une seule demande à laquelle j’ai obtempéré docilement et que le reste du temps, je suis resté tranquille à prendre des notes. Mais ils insistent tout de même pour que je leur présente ma carte d’identité et leur donne mon adresse : délit de prise de notes, certainement, j’attends la convocation au tribunal. En quittant le lieu du spectacle, j’entendais encore la drag queen dire à tue-tête que des photos pouvaient être prises de lui et des enfants, mais que ces clichés devaient rester dans la sphère privée. A l’heure des réseaux sociaux, où tout un chacun partage n’importe quoi sur Facebook, Instagram et Cie, on peut se demander si la drag queen ne vient pas d’un autre temps.

Paranoïa ou peut-être qu’à la Médiathèque on n’a pas trop envie d’une publicité avec un homme en robe pailletée recouvrant des seins en latex. Le coming-out c’est pour demain, mais pas pour aujourd’hui. Il faut y aller pas à pas. Car le vrai plan est encore caché.

La Médiathèque de Martigny s’affiche comme organisatrice, mais l’idée provient de Bibliomedia, la faîtière des médiathèques suisses

Les histoires racontées dans ces « animations lecture avec des drag queens et des drag kings en bibliothèque » sont des récits prétendument pour enfants, qui ont pour but de montrer que « c’est bien d’être différent des autres ». Jusque-là rien de méchant. La question qui se pose, c’est pourquoi une drag queen pour raconter cela ? Nous sommes bien tous différents les uns des autres, non ? Comment justifier un homme déguisé en femme caricaturale pour parler de la différence ? Bien que la Médiathèque de Martigny s’affiche comme organisatrice de cette animation, la directrice m’explique que l’idée provient de Bibliomedia, la faîtière des médiathèques suisses. Une fondation de droit public qui, sur mandat de la Confédération, œuvre pour la promotion de la lecture et le développement des bibliothèques de lecture publique.

Dès la page d’accueil de son site, bibliomedia.ch arbore fièrement le drapeau LGBT, annonce les « animations lecture avec des drag queens et des drag kings en bibliothèque » et propose même son autocollant arc-en-ciel pour positionner votre bibliothèque en tant qu’alliée des publics LGBTIQ+. Vous y trouvez de tout, de la fiche pratique pour faire des formulaires et des courriers inclusifs au logo pour les toilettes non genrés. Au fil des pages, vous découvrez que bibliomedia.ch, dont le mandat est la promotion de la lecture, ressemble davantage à un portail LGBTIQ+.

Une démarche innoncente, visant à célébrer la diversité ? La page consacrée aux lectures drag queen annonce la couleur ou les couleurs, devrais-je dire. « Des animations avec drag kings se développent également. » Et oui, après la queen (homme déguisé en caricature de femme), le king (femme déguisée en caricature d’homme). « Le choix des albums lus durant l’animation est soigneusement effectué ; Tralala Lita – en contact avec des bibliothécaires et des médiatrices culturelles – sélectionne des histoires qui mettent en scène la diversité. » Tralala n’est pas seul. Nous avons effectivement affaire à un réseau bien organisé, à une véritable fourmilière LGBTIQ+.

 

Extrait d’une fiche pratique trouvée sur le site bibliomedia.ch avec les recommandations du type : ne pas demander le genre de la personne, éviter les mentions de la mère et du père, utiliser le prénom que la personne indique, sans tenir compte de ce qui est écrit sur la pièce d’identité...

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« En tant que drag queen, Tralala Lita nous invite à questionner nos propres modèles ; elle propose une vision positive et lumineuse de la diversité », nous disent-ils. Sauf que dans la liste des albums qui figurent au programme figure, par exemple, Camille aux papillons qui met en scène une petite fille transgenre (un garçon qui s’imagine être une fille). Cet album n’a pas encore été lu à la Médiathèque de Martigny —prudence s’impose—, mais il figure dans la liste des prochaines lectures et s’adresse explicitement aux petits enfants (dès 5-6 ans)pour les initier au transgenrisme.

L’objectif : remplacer la famille biologique par la famille idéologique et susciter des désirs sexuels transgressifs chez les jeunes enfants

Est-ce que ça relève de la pédagogie que de vouloir mettre dans l’imagination d’un petit enfant qu’il peut appartenir au sexe différent ? Non. Mais c’est la « pédagogie drag » : stimuler l’imagination queer, apprendre aux enfants à vivre de manière queer, introduire dans l’éducation des jeunes enfants des modes de connaissance et d’existence queer. Il s’agit d’un projet intellectuel et politique qui exige que les drag queens et les activistes travaillent à saper les notions traditionnelles de la sexualité, à remplacer la famille biologique par la famille idéologique et à susciter des désirs sexuels transgressifs chez les jeunes enfants.

Lorsque les drag queens montent sur scène dans leurs costumes sexuellement suggestifs, leur tâche est de perturber le binaire entre la féminité et la masculinité, d’ensemencer la salle avec des thèmes transgressifs et de briser l’image reproductive de la famille nucléaire et du mariage sexuellement monogame, tous considérés comme des mécanismes d’oppression hétérosexuelle et capitaliste.


Queer est un mot anglais signifiant « étrange », « peu commun » ou « bizarre », il est utilisé pour désigner l’ensemble des minorités sexuelles et de genres, c’est-à-dire les personnes ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre différentes de l’hétérosexualité ou la cisidentité (La cisidentité, ou cissexualité, est un néologisme désignant un type d’identité de genre où le genre ressenti d’une personne correspond au genre assigné à sa naissance, la personne est alors cisgenre ou cissexuelle (abrégé en cis). Le mot est construit par opposition à celui de transgenre.)
Le vocable queer qui convoque l’extravagance, le hors-norme, a longtemps été une injure homophobe avant que les militants américains du mouvement homosexuel, au début des années 1990, ne s’approprient ce terme pour se désigner eux-mêmes, et lui attribuent une connotation positive. Bien que les personnes queer ne se reconnaissent pas nécessairement dans la théorie queer post-moderne forgée à partir de Judith Butler, l’amalgame s’est généralisé avec le temps. Source : Wikipédia


Bien que les « animations lecture avec des drag queens et des drag kings en bibliothèque » soient présentés comme « adaptés aux familles », il s’agit d’une forme de code. Il se peut que ces animations soient « familiales » dans le sens où elles sont rendues accessibles aux familles avec enfants, mais il s’agit en fait d’une introduction préparatoire à d’autres mode de parentalité. Ces animations sont « familiales » dans le sens où le mot famille est un code queer de la vieille école. En réalité, l’objectif n’est pas de renforcer la famille biologique, mais de faciliter la transition de l’enfant vers la famille idéologique.

wc non genres bibliomedia drag queen

Logo pour les toilettes non genrés proposé par bibliomedia.ch

Une fois que les normes relatives au genre, à la sexualité, au mariage et à la famille ont été remises en question, la drag queen peut commencer à remplacer ce système de valeurs par des manières queer de connaître et d’être. L’objectif final de la « pédagogie drag » est de reformuler la relation des enfants avec le sexe, la sexualité et l’érotisme.

Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les paroles mêmes de Harper Keenan (universitaire et idéologue canadien, fondateur en 2015 de TEN, Trans Educator Network, le Réseau d’Educateurs Trans) dans un article, écrit en collaboration avec un chercheur en éducation et une drag queen impliquée dans l’organisation américaine Drag Queen Story Hour, dans le sillage de laquelle les animations de Bibliomedia s’inscrivent (voir la description des « animations lecture avec des drag queens et des drag kings en bibliothèque » sur le site bibliomedia.ch).

Les pédagogies queer et trans cherchent à déstabiliser activement la fonction normative de l’école

Cet article de Keenan, Drag pedagogy: The playful practice of queer imagination in early childhood (Pédagogie drag : La pratique ludique de l’imagination queer dans la petite enfance) cherche à valoriser et soutenir le l’intervention des drag queens auprès des petits enfants en milieu scolaire. Oui, sauf qu’on y trouve des affirmations de ce genre :

« S’appuyant en partie sur la théorie queer et les études trans, les pédagogies queer et trans cherchent à déstabiliser activement la fonction normative de l’école par le biais d’une éducation transformatrice. Il s’agit d’une orientation fondamentalement différente des mouvements vers l’inclusion ou l’assimilation des personnes LGBT dans les structures existantes de l’école et de la société. Comme exemple pratique, dans une classe de la petite enfance, considérons la pratique courante de trier les enfants en groupes de garçons et de filles. Une position d’inclusion pourrait permettre aux enfants de décider eux-mêmes s’ils aimeraient faire partie d’un groupe de garçons ou de filles, tandis qu’une approche transformatrice pourrait fonctionner en demandant aux enfants comment ils perçoivent la « masculinité » et la « féminité », les limites entre ces deux catégories, et comment ils pourraient s’organiser différemment. »

Notre école a-t-elle vraiment besoin d’être déstabiliser ? Sans compter que la théorie queer ramène finalement tout au sexe, comme une sorte de névrose obsessionnelle. Comme dit plus haut, l’objectif final de la « pédagogie drag » est de reformuler la relation des enfants avec le sexe, la sexualité et l’érotisme, brouillant les limites entre la sexualité adulte et l’innocence de l’enfant. Selon la pédagogue queer Hannah Dyer, « il y a, d’une part, la nécessité de soutenir les enfants LGBTQ et, d’autre part, la nécessité connexe de réinventer nos théories de l’enfance afin qu’elles ne soient pas limitées par la rhétorique de l’innocence de l’enfance qui invalide les désirs queers potentiels de l’enfant » (Queer futurity and childhood innocence: Beyond the injury of development).

Or, il n’y a pas d’enfant LGBT ni de désirs queers chez l’enfant. Mais il y a une communauté LGBTQIA+, inféconde par défaut, qui se sait condamnée à disparaître à court terme faute de progéniture et qui fait preuve d’un prosélytisme effrené et dangereux pour s’emparer des enfants des autres et les convaincre dès leur plus jeune âge qu’ils peuvent s’épanouir dans différentes formes de désirs sexuels transgressifs.

L’objectif est donc de renverser le système d’hétéronormativité, qui inclut l’innocence de l’enfance, et de réorganiser la sexualité de l’enfant à partir de zéro. Les spectacles de drag queens et de drag kings en fournissent la méthode visuelle, symbolique et érotique pour y parvenir : plaisir, désir, corps, fille, garçon, paillettes, perruques, maquillage, talons, etc.

Bien sûr, les organisateurs des « animations lecture avec des drag queens et des drag kings en bibliothèque » comprennent qu’ils doivent gérer leur image publique pour continuer à bénéficier de l’accès aux bibliothèques et pouvoir entrer ensuite dans les écoles publiques. Ils ont appris à parler en code et à apaiser les inquiétudes des parents, tout en promouvant subtilement l’idéologie de la théorie queer auprès des enfants.

Alors que les défenseurs des « animations lecture avec des drag queens et des drag kings en bibliothèque » prétendent que ces programmes sont conçus pour favoriser l’acceptation et l’inclusion des LGBTQ, il s’agit en réalité d’un projet intellectuel et politique qui utilise les drag queens et les activistes pour saper les notions traditionnelles de la sexualité, pour remplacer la famille biologique par la famille idéologique et pour susciter des désirs sexuels transgressifs chez les jeunes enfants.

Il est nécessaire que les parents, les électeurs et les dirigeants politiques comprennent la véritable nature des « animations lecture avec des drag queens et des drag kings en bibliothèque » et l’idéologie sous-jacente qui les anime. Il est urgent de rétablir les limites qui ont été temporairement et imprudemment abandonnées et de tracer une ligne claire entre la sexualité adulte et l’innocence de l’enfance.

Olivier Dehaudt
CLV magazine n°41

couv 2023 06 CLV magazine n41 bd

Dimitri Mottier
l'entrejambe ou le cerveau?
Pendant que les européens démolissen t leur jeunesse avec du sexe, les arméniens forment la leur avec la mise au programme scolaire de l'étude des échecs. Ainsi passe une génération pourrie, et ainsi se construit une nouvelle génération.
Dimitri Mottier
Drague couine
Cher Olivier, un grand merci pour ton article, si bien documenté et si nécessaire . Cette vague de fond LGBTQIA+etc... est une offense ouverte à l'Auteur de la création, dont cette génération apostate, rebelle et infiniment stupide veut s'affranchir. Comme si la lumière pouvait s'affranchir de la flamme, ou la flamme se rendre indépendante de la bougie. C'est ici que le ridicule tue non seulement celui qui l'est, mais ce qu'il vise. Et ce qui est visé par ce massacre, c'est l'âme des innocents.
Eltschinger Sylvie
Ça Drag à la médiathèque
Merci Olivier Dehaudt pour votre excellent article sur cette folie queer.

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