Satanisme et violence ritualisée
Témoignage de Chantal Frei, survivante
La première fois que nous l’avons rencontrée, c’était à l’issue de la projection du film Les Survivantes au cinéma Corso à Martigny (VS). Elle est l’une des huit survivantes qui témoignent à visage découvert dans le film et, ce soir-là, elle était présente pour répondre, après la projection, aux nombreuses questions des participants. Pour vous, le CLV magazine a été à la rencontre de Chantal Frei.
Interview
Chantal Frei, comment avez-vous été en contact avec le réalisateur du film Les Survivantes, Pierre Barnérias?
On va dire que c’est Augustin de Rougé, son directeur de production qui m’a trouvée. Pour Pierre, il cherchait des survivantes de maltraitance et d’abus rituels. Augustin a cherché une personne croyante (nous puisons toutes notre force dans la spiritualité, chacune à notre façon) et il est tombé sur une de mes rares interviews où je témoigne non seulement de mon passé comme victime dans des réseaux pédo-satanistes, mais où je parle aussi ouvertement de ma foi en Dieu et en son fils Jésus-Christ. Suite à cette interview, et après avoir lu mon livre, Augustin m’a contactée pour faire un entretien de plusieurs heures qu’il a ensuite envoyé à Pierre. Puis, de fil en aiguille, j’ai rencontré Pierre et son équipe pour faire un tournage sur place, c’est-à-dire sur certains des lieux de crime dans le canton de Vaud dont je me souviens.
Est-ce que le projet de film documentaire de Pierre Barnérias vous a tout de suite enchanté ou bien avez-vous eu d’abord des réticentes à l’égard de sa démarche? Et si oui, pourquoi?
Pour tout vous dire, la première fois que je l’ai rencontré, je n’avais pas compris qu’il tournait un film destiné aux salles de cinéma. Je pensais que c’était pour une petite série qu’il allait diffuser quelque part sur une de ses plateformes. Quand j’ai compris que mon témoignage serait projeté au cinéma, j’étais vraiment nerveuse. De plus, j’avais du mal à croire qu’il pourrait aborder le sujet de la violence ritualisée dans les salles obscures.
Vu mon expérience depuis que j’ai commencé à parler, j’étais sceptique quant à sa démarche. Mais ensuite, j’ai réalisé quel cadeau le Ciel me ferait si cela aboutissait vraiment. Et maintenant? Le Ciel m’a fait ce cadeau, et Pierre me donne l’occasion de faire entendre ma voix dans mon pays, la Suisse.
Mon objectif est de dénoncer ces crimes atroces dont mes sœurs, moi et d’autres enfants avons été victimes, afin d’apporter encore plus de lumière dans ces ténèbres. Je parle aussi pour toutes les personnes qui ne sont pas en mesure d’élever leur voix. Soit parce qu’elles ont peur, soit parce qu’elles ne peuvent pas ou alors parce qu’elles n’ont pas survécu. Pourquoi ? En témoignant de mon vécu, je peux contribuer à fournir des informations de base pour que nous, en tant que société, soyons en mesure d’agir. Agir pour protéger nos enfants, agir pour venir en aide aux victimes et aux survivants, agir pour changer certaines choses, comme par exemple nos lois.
Avant d’apparaître dans le film Les Survivantes, vous avez écrit un livre, d’abord en allemand, ICH REDE! Mein Leben und Ausstieg aus satanisch ritueller Gewalt (JE PARLE! Ma vie et ma sortie de la violence rituelle satanique), en 2021 ; puis vous avez sorti la version française Satanisme et violence ritualisée - UNE SURVIVANTE PARLE! en 2023.
C’est tout à fait juste. De plus, mon livre a été traduit en anglais et en russe. Bientôt, une version en néerlandais sera également disponible. Tous les livres peuvent être commandés sur Amazon, et la version française est également disponible dans toutes les librairies, chez mon éditeur, ainsi qu’à la Fnac.
Parler, briser le silence, est devenu votre leitmotiv. Quand et comment cela a-t-il commencé ?
Disons que le grand « GO » je l’ai reçu il y a dix-huit ans. C’était en juin 2006, pendant une nuit d’orage. Une sorte d’éclair est entré dans ma chambre à coucher. La lumière de cet éclair ne s’est pas éteinte, et ma chambre s’est retrouvée inondée d’une clarté douce et chaleureuse. J’ai alors senti deux mains m’attraper par les épaules pour me faire sortir du lit. Je me suis défendue, refusant de me mettre à genoux devant qui ou quoi que ce soit. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, mais j’ai fini par céder, comprenant qu’il fallait que je m’agenouille.
À ce moment, le Ciel s’est littéralement ouvert devant moi, et je me suis retrouvée dans une vision, tout près de Dieu, le Créateur. Je ne le voyais pas directement, mais je percevais sa lumière, je voyais ses pieds, et je ressentais sa présence, faite d’amour pur et inconditionnel. Je me suis effondrée, submergée par ce sentiment d’être aimée, valorisée, acceptée, entourée et en sécurité.
Ensuite, j’ai entendu ou pris conscience de sa voix, une voix autoritaire, mais remplie d’amour—exactement ce dont j’avais besoin à l’époque. Dieu me disait de commencer à parler. J’ai d’abord refusé, lui répondant qu’il savait sûrement que 1) le silence était ma survie et que 2) de toute façon, je ne savais pas parler. À l’époque, je bégayais et zézayais tellement j’étais sous le choc de ce qui m’était arrivé et m’arrivait encore. Certaines personnes ne me prenaient pas au sérieux quand je parlais, pensant que j’étais infirme ou constamment ivre. Ce n’était pas le cas, mais j’avais tellement honte que je ne parlais que par stricte nécessité.
Finalement, Dieu m’a montré une personne à qui je devais parler en premier, et quelques jours plus tard, je l’ai fait. Après cette rencontre avec le Très-Haut, mon problème linguistique, dont je souffrais depuis près de trois ans, a commencé à s’améliorer progressivement. J’ai repris confiance en moi, je suis devenue plus forte intérieurement, et deux mois plus tard, je déposais ma première plainte contre l’un de mes bourreaux. Cette plainte a enfin été reçue, après plusieurs tentatives infructueuses au poste de police où, en raison de mes difficultés de langage, le gendarme responsable me rejetait en disant : « Oh, vous, madame, avec vos histoires… ».
Aujourd’hui, grâce à Dieu et grâce à Pierre Barnérias, un homme de cœur qui a réalisé un travail formidable, je raconte « mes histoires » au cinéma.
Dans votre livre, vous parlez d’un réseau de pédophilie extrêmement bien organisé, plus que ça, d’une secte pratiquant des rituels sataniques. Selon vous, les deux sont-ils forcément toujours liés ou peuvent-ils fonctionner de manière indépendante?
Ils fonctionnent de manière indépendante. Tous les membres de la secte n’étaient pas des satanistes pratiquants—du moins, je n’en ai pas le souvenir. De même, tous les autres bourreaux que j’ai rencontrés lors des violences subies sur moi n’étaient pas nécessairement des satanistes pratiquants. Je me souviens de tortionnaires qui utilisaient les enfants à des fins scientifiques, pour observer le comportement humain lors de violences atroces, ou pour tester leurs théories sur des enfants ou des adultes, considérés comme de simples cobayes.
Pour moi, les vrais satanistes sont ceux qui adorent Satan (qu’on croie à son existence ou non—eux y croient, et c’est ce qui compte). Ces individus pratiquent des rituels en l’honneur de Satan, invoquent des esprits mauvais, et vont jusqu’à sacrifier des animaux et des êtres humains (de préférence des bébés ou de jeunes enfants).
Les non-pratiquants, quant à eux, agissent soit par perversité (mais rarement uniquement pour cela), soit, comme je l’ai mentionné juste avant, dans le cadre de leurs recherches scientifiques. Cependant, ils collaborent entre eux. Les différents cercles se recoupent, et il arrive souvent qu’ils échangent leurs victimes. Moi-même, j’étais une enfant vendue, louée, et échangée entre ces différents cercles de bourreaux, étant très souvent envoyée dans d’autres pays pour être à leur service.
Le silence est le maitre mot de tout votre vie. Silence, dans le sens «je dois me taire», «j’ai l’interdiction de parler». Ce qui nous a frappé à la lecture de votre livre, c’est que quasiment toute votre famille et tout le village sont impliqués dans cette secte. Comment est-ce possible ?
Cela est dû au crime organisé. Organisé signifie : systématique, arrangé, structuré, réglé, préparé… vous voyez ce que je veux dire? Dans mon livre, je ne parle pas de tout un village, mais d’un quartier. Le quartier dans lequel j’ai grandi se trouvait à l’écart du village. C’est là que vivaient les membres de la secte dont je parle dans mon livre, ainsi que quelques autres habitants. Il y avait aussi une marbrerie, un grand poulailler, et des maraîchers.
Je ne dis pas que tout le monde était impliqué dans cette mafia satanique (je ne dénonce que les personnes dont je me souviens comme ayant été mes tortionnaires), mais les personnes clés étaient des bourreaux. Je parle de mes parents, de professeurs d’école, d’une professeur de musique, de mon pédiatre, et de certains voisins. Je vivais dans une sorte de bulle de silence imposée, conditionnée au point de ne jamais dire un mot de ce qui m’arrivait. Et même si j’avais voulu parler, à qui aurais-je pu me confier ? De plus, j’étais une enfant plutôt timide et j’obéissais la plupart du temps au doigt et à l’œil. Faire de moi une esclave docile était donc relativement facile.
Je pense qu’ils n’ont jamais imaginé qu’un jour je puisse lever le voile sur mon passé et dénoncer tous leurs crimes.
Vous aviez deux vies. Une vie normale, vous alliez à l’école comme tout enfant et, la nuit ou le week-end, vous étiez emmenée dans un univers parallèle fait de violence et de satanisme. Comment expliquez-vous l’étanchéité entre ces deux mondes? Le fait que ces deux mondes restent parallèles, c’est-à-dire qu’ils ne se touchent jamais.
Je ne dirais pas que ces deux mondes ne se touchent jamais. Bien au contraire. Cependant, en raison du manque d’information, de compréhension et de prise de conscience, ces deux réalités peuvent coexister sans que personne ne s’en aperçoive. En général, la victime ne se souvient pas si elle a vécu des violences la nuit précédente. Pourquoi ? Il existe deux termes pour expliquer cela : dissociation et amnésie traumatique.
Tous les êtres humains ont la capacité de dissocier lors d’un traumatisme important. C’est un mécanisme tout à fait naturel, que je considère comme un cadeau du Ciel. Toutefois, comme tout cadeau, il peut être exploité par des personnes mal intentionnées. Dans ces organisations criminelles, j’ai rencontré des médecins, des scientifiques ainsi que des psychiatres et des psychologues. Ce sont des professionnels formés et spécialisés dans le fonctionnement et le comportement humain. Ils comprennent parfaitement le phénomène de dissociation lors d’un traumatisme extrême, ainsi que le processus par lequel le cerveau crée une mémoire traumatique lorsque les émotions sont trop intenses pour être traitées par les voies normales, c’est-à-dire par l’amygdale et ensuite l’hippocampe.
Lors de violences extrêmes, les informations sont envoyées par l’amygdale directement dans la partie du cerveau responsable de la mémoire traumatique. Cette mémoire est, en quelque sorte, enveloppée d’une membrane d’amnésie, ce qui entraîne une perte, un oubli ou un trou de mémoire = mode survie. Les bourreaux, en revanche, s’en souviennent et connaissent les vies parallèles de leurs victimes. Grâce à des techniques de déclenchement (que j’explique dans mon livre), ils peuvent replonger leurs victimes dans ce monde cruel, sachant que l’enfant ne s’en souviendra pas (ou ne voudra pas s’en souvenir) s’il veut survivre.
Vous parlez du contrôle mental MK-Ultra qui est un programme de recherche secret de la CIA visant le contrôle de l’esprit. Plusieurs films hollywoodiens se sont inspirés du MK-Ultra. Il y a Orange mécanique, Complots avec Mel Gibson et Julia Roberts, Red avec Bruce Willis et toute la série Jason Bourne avec Matt Damon, pour ne citer que quelques-uns. A votre avis, le but visé par ces films est-il de dénoncer ce programme ou plutôt de faire croire au grand public que ce programme est une pure invention cinématographique?
Pour moi, d’une part, ils font croire au public que ces histoires sont inventées pour le divertissement. C’est d’ailleurs une affirmation que l’on entend souvent de la part de ceux qui nient l’existence de la violence ritualisée, y compris les programmes tels que MK-Ultra. J’ai déjà entendu des gens me dire que je regardais trop la télévision, ce qui est complètement faux—je ne regarde plus la télévision depuis de nombreuses années.
D’autre part, je pense qu’à travers de tels films (ainsi que les films d’horreur), ils essaient de rendre cette violence présentable et parfois même «rigolote» aux yeux de la société. Par exemple, lorsque je vois des enfants habillés en squelettes ou avec des robes tachées de sang pour Halloween, cela me brise le cœur. Quelle horreur ! Les parents laisseraient-ils leurs enfants se déguiser ainsi et jouer dans les rues s’ils savaient que cette violence, présentée comme un jeu, reflète en réalité des actes atroces?
Les médias font tout pour empêcher la vérité de sortir, rendant une prise de conscience des faits réels très difficile. La violence devient un divertissement. Leur but est de faire taire les victimes. En présentant cette violence comme quelque chose d’invraisemblable au grand public, ils fournissent une couverture sous laquelle les bourreaux peuvent se cacher.
Dans votre livre, vous dites qu’il existe des «formateurs». Par exemple, vous écrivez: «Ces criminels savent exactement ce qu’ils font. Ils observent chaque enfant de très près et examinent ses forces et ses faiblesses. Ils enregistrent chaque mouvement, connaissent chaque désir, chaque qualification, chaque ressource, chaque rêve, chaque cauchemar. Ils savent comment fonctionne un enfant…» (p 79). Comment des individus deviennent-ils «formateurs»?
La plupart des formateurs ont eux-mêmes été victimes. Cette « formation » commence très tôt. Les tous petits enfants (deux à trois ans) sont par exemple forcés à abuser sexuellement des petits bébés alors qu’eux-mêmes sont maltraités par des plus âgés, qui eux aussi se font abuser (on peut dire former) par des adolescents. Dans ces cercles vicieux, apprendre rapidement est impératif et synonyme de survie. Chaque erreur est suivie d’une punition en forme de torture. Les enfants font tout pour ne pas souffrir. Donc beaucoup d’entre eux apprennent vite. Du coup certains des « formateurs » sont encore très jeunes.
Est-ce que des individus passent du rôle de victime à celui de formateur?
Oui, exactement. La plupart des victimes sont également formées pour devenir des bourreaux. C’est comme un héritage que l’on doit accepter en tant qu’enfant dans une famille satanique. Vous vous souvenez peut-être : dans le film Les Survivantes, je parle d’un petit garçon du nom de Benjamin. J’ai dû le tuer sur ordre de mon père (éducateur) alors que je n’avais que sept ans.
Vous parlez des sacrifices d’enfants. Vous dites : « Ils rejouent la Cène avec le sang le plus innocent possible ». Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Paris, nous avons pu voir la parodie de la Cène et ce geste d’un des acteurs mimant sans ambiguïté l’égorgement tout en se penchant sur enfant situé à côté de lui (voir capture d’écran ci-dessous). Qu’est-ce que cela évoque pour vous le fait qu’il soit possible aujourd’hui de présenter de tels spectacles à la face du monde entier ?
Le monde s’est laissé manipuler. Il a perdu de vue les valeurs saines, authentiques et pures, celles qui apportent la vie plutôt que la mort. Ce qui était autrefois considéré comme bien est devenu mal, et ce qui était mal est désormais perçu comme bien. Le monde a perdu son sens de l’orientation. Il applaudit et célèbre lors d’un «spectacle» où un enfant est menacé de mort, tout à la satisfaction des forces obscures qui cherchent à inverser, à embrouiller et à rendre malade.
Il est impératif que nous nous levions ! Nous devons le faire pour nos enfants, pour notre futur, et aussi pour nous-mêmes. Notre société ne peut accepter de telles cruautés imposées sans que notre opinion soit prise en compte. Ce que moi, autrefois, je vivais au fond des caves et derrière de hauts murs, est maintenant exhibé au grand jour. C’est inacceptable.
Vous dites qu’à certaines de ces réunions sataniques il y avait des scientifiques et des médecins et que ce sont des lieux où l’on pratique le trafic d’organes. Vous évoquez même la présence du fondateur d’une organisation pour le don d’organes. Pourriez-vous nous expliquer les liens qui pourraient exister entre ces pratiques sataniques et la volonté de généraliser les prélèvements d’organes?
Je compare volontiers la violence rituelle organisée à la mafia. Ces individus ont un objectif clair lorsqu’ils maltraitent les enfants : ils créent de petits robots, tant chez les enfants que chez les adultes, qu’ils exploitent par la suite. Dans cet environnement, ils génèrent des profits considérables grâce au trafic d’enfants, à la pornographie infantile, aux films snuff (= film avec mort réelle), au trafic de drogue, d’argent, et aussi au trafic d’organes. L’organisation dont je parle était présente au rituel satanique sous le prétexte de recherches scientifiques. Je ne sais pas s’ils étaient eux-mêmes des pratiquants satanistes. Cependant, étant donné que ce rituel impliquait des prélèvements d’organes, ils étaient manifestement intéressés par cet aspect des actes criminels. C’est à ce moment-là que j’ai constaté, entre autres, que différents groupes criminels peuvent s’entraider sans nécessairement partager les mêmes objectifs. Si le trafic d’organes est légalisé, il y a un grand danger qu’il prenne encore plus d’ampleur. À mon avis, cela engendrerait une amplification des abus et une augmentation de la criminalité organisée.
Dans le chapitre sur le contrôle mental, le MK-Ultra, vous dites qu’on vous enseignait et apprenait que le vrai est faux et le faux est vrai. Vous précisez que l’objectif est le suivant : « semer la confusion chez l’enfant pour qu’il apprenne à ne pas tenir compte de ses sentiments, de sa vérité subjective. Au lieu de cela, il doit suivre le maître sans se poser de questions. » N’est-ce pas ce que nous observons dans nos sociétés occidentales, notamment depuis la période Covid ? Une véritable manipulation des esprits par les médias et les politiques qui ont la parole?
C’est également ce que j’ai mentionné plus haut dans cette interview. J’observe que beaucoup de personnes sont tombées dans une sorte d’hypnose, sans pouvoir s’en libérer. Cependant, je ne crois pas que cela soit uniquement dû à la période du Covid. Je pense que cette période a simplement mis en lumière ce qui était déjà là, bien enfoui et peu visible. Personne ne se met à obéir aveuglément du jour au lendemain, sans avoir été «entraîné» à le faire au préalable…
Pour terminer, quels conseils donneriez-vous pour que nous soyons plus attentifs à ce qui se passe autour de nous et que nous puissions déceler ces pratiques sataniques si elles ont lieu proche de nous?
Pour les personnes sceptiques, je leur propose de se poser la question suivante : Et si c’était vrai? Je leur promets que s’ils gardent un esprit ouvert, ils découvriront rapidement que la violence ritualisée est une triste réalité contre laquelle nous devons lutter. Je n’ai pas de conseils précis sur la manière d’être plus attentifs. Cela relève de la responsabilité de chacun d’entre nous. Cependant, si nous appliquons ce qui est écrit dans Matthieu 22,39: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même», je crois sincèrement que nous remarquerions plus vite si l’un d’entre nous, un enfant ou un habitant du quartier ne va pas bien.
Il est très difficile de déceler ou de reconnaître une personne impliquée, car ces individus souffrent souvent de dissociation. Les bourreaux (que j’appelle des bourreaux avec un cœur de bourreau) non dissociés peuvent éventuellement être repérés par le fait que leurs paroles ne correspondent pas à leurs actions. Pour les identifier, il est nécessaire d’observer leur comportement, leurs allées et venues, leur entourage, leurs déplacements, leurs amis, leurs comptes en banque... C’est un véritable travail de détective.
Il est important de souligner qu’un seul élément suggestif d’activités criminelles ne suffit pas à tirer des conclusions sur une personne. Cependant, si plusieurs éléments correspondent au profil d’un criminel, il est prudent de rester vigilant, de noter attentivement ce que l’on observe, de se mettre en sécurité (de ne jamais agir seul) et d’en parler à des personnes de confiance pour évaluer la situation.
Il en va de même si un doute concerne un enfant. Surtout — et je le souligne — ne pas courir chez les parents pour demander ce qui se passe avec leur enfant. Comme je l’ai mentionné plus haut, l’héritage satanique est transgénérationnel. Si quelqu’un se précipite chez les parents ou les enseignants sans avoir observé au préalable, il risque de mettre l’enfant encore plus en danger qu’il ne l’est déjà. Donc :
1. Prier
2. Observer
3. Noter les observations
4. Créer un groupe d’entre-aide avec des personnes de confiance (proches, amis, psychologues, police, etc.)
Chantal, je vous remercie d’avoir répondu aux questions du CLV-magazine. Nous invitons nos lecteurs à aller voir le film Les Survivantes, à se procurer votre livre Satanisme et violence ritualisée - UNE SURVIVANTE PARLE! et à se documenter sur ce sujet.