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Le virus de l’avortement

  • Olivier Dehaudt

En cette période de pandémie, ils veulent à tout prix étendre l'avortement en France:

  • Réaliser des aspirations jusqu'à 16 semaines d’aménorrhée
  • Des avortements à domicile jusqu'à 9 semaines d’aménorrhée
  • Avortement dans la foulée de la première consultation, sans délai de réflexion, pour les mineures

Voilà ni plus ni moins ce que des médecins, soutenus par d'anciennes ministres, des politiciens et une cohorte représentant le monde de la soi-disant culture, proposent en ce temps de pandémie, dans une tribune du "Monde" le 31 mars 2020 et sur un site intitulé « ivg-covid.fr ».

Et oui, le nom du site n’est-il pas révélateur de ce qu’est l’avortement en réalité : un virus mortel, d’ailleurs bien plus mortel que le faveux COVID, faisant à lui seul, selon les estimations de l’OMS, entre 40 et 50 millions de victimes dans le monde chaque année.

Alors que les enfants n’ont plus accès aux écoles, la principale préoccupation de ces personnes, dont beaucoup de politiciennes et politiciens, est de maintenir l’accès à l’avortement et, surtout, de profiter de l’occasion pour repousser les limites de l’avortement.

Cachées derrière leurs écrans et leurs masques, tremblant de trouille à l'idée d'être la future proie du COVID-19, leur obstination à vouloir tuer des bébés paraîtra à tous d’autant plus ridicule. Mais s’en rendent-ils compte eux-mêmes ?

Ne déplore-t-on pas assez de morts au cours de ces semaines de pandémie ? Apparemment pour ces gens-là, ce n’est pas assez. Il en faut plus. Il faut donc avoir les moyens d’avorter plus de bébés, toujours plus de bébés et, si la loi ne s’adapte pas à leurs désirs, peu leur en chaut : « Nous y sommes prêt(e)s, et sommes également prêt(e)s à nous mettre hors-la-loi pour appliquer ces trois mesures », écrivent-ils de manière arrogante dans leur tribune.

Des bébés qui pourtant, bien blottis dans le ventre de leur mère, respectent parfaitement le confinement. Des bébés qui sont l'avenir de l'humanité.

Olivier Dehaudt


 La tribune publiée dans le journal Le Monde

L’épidémie due au coronavirus que nous traversons met à l’épreuve notre système de santé et en révèle cruellement les failles. Toutes les forces des personnels hospitaliers sont actuellement dédiées à la prise en charge des malades du Covid-19 et au maintien des interventions urgentes.

Nous, professionnelles de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), avons dès le début de l’épidémie réorganisé la prise en charge des femmes afin de pouvoir répondre à toutes les demandes dans le délai le plus bref et en limitant au maximum tout déplacement. Il est essentiel de protéger les droits des femmes et de maintenir l’accès à l’avortement.

Ainsi, nous avons maintenu ouvertes les consultations et favorisé chaque fois que c’était possible les IVG médicamenteuses à domicile, même si on ne peut éviter le déplacement des patientes, car la télémédecine est malheureusement impossible légalement dans cette situation.

Nous avons également augmenté les capacités pour les avortements sous anesthésie locale, car les blocs opératoires de tous les établissements ont été transformés en salles de réanimation, et organisé des partenariats avec des structures privées pour la prise en charge des avortements sous anesthésie générale.

Situations de violence

Malgré cette organisation ultra-précoce et malgré notre investissement collectif, nous sommes confrontés aujourd’hui à trois problèmes dont les femmes sont les premières victimes :

– Le premier est lié aux questions de ressources humaines avec des soignant(e)s également malades, ce qui met les équipes en tension. Pour limiter la sollicitation des équipes hospitalières, nous souhaitons que les avortements puissent être autorisés par voie médicamenteuse au domicile jusqu’à neuf semaines d’aménorrhée, soit sept semaines de grossesse. Cette option est validée par l’OMS et ne présente pas de danger particulier.

– Le deuxième est la limitation des déplacements des femmes lors de leur IVG. Pour la respecter au mieux, nous demandons que les mineures soient dispensées du délai de quarante-huit heures qui leur est actuellement imposé avant leur IVG et puissent bénéficier d’une IVG dans la foulée de leur première consultation.

– Enfin, le confinement aggrave les situations de violences et rend encore plus difficiles les possibilités de consultation pour les femmes qui vivent dans un environnement dangereux. Il s’ensuit des retards de diagnostic et des demandes hors délais. Ces situations donnent en général lieu à une prise en charge à l’étranger (Pays-Bas principalement) à condition que les patientes en aient les moyens, mais cette solution n’est même plus envisageable du fait de la fermeture des frontières.

Quatorze semaines de grossesse

La loi permet dans des cas très précis d’organiser une interruption médicale de grossesse à un terme tardif en mobilisant plusieurs professionnels et un comité de validation, solution qui consomme des ressources hospitalières déjà insuffisantes en cette période.

Ces difficultés vont obliger nombre de femmes à conserver leur grossesse contre leur gré, mettant en danger leur autonomie et l’avenir des enfants nés dans ces conditions.

Nous souhaitons pouvoir, à titre exceptionnel pendant la durée du confinement, réaliser des aspirations jusqu’à seize semaines d’aménorrhée, soit quatorze semaines de grossesse.

Sans surprise, et comme cela a déjà été rapporté en Chine et en Italie, les situations de violences conjugales ont augmenté de 30 %, alors que le confinement n’en est qu’à ses débuts.

Le gouvernement a prouvé qu’il pouvait prendre des mesures rapides dans la période épidémique que nous connaissons. La loi doit aligner les pratiques médicales sur les besoins sociaux. Nous y sommes prêt(e)s, et sommes également prêt(e)s à nous mettre hors-la-loi pour appliquer ces trois mesures.

Liste des premiers signataires : Docteur Laurence Danjou, gynécologue Paris ; Docteur Philippe Faucher, responsable CIVG hôpital Trousseau, président de REVHO (Réseau entre la ville et l’hôpital pour l’orthogénie) ; Docteur Danielle Gaudry, gynécologue-obstétricienne, CPEF Maison-Alfort ; Docteur Sophie Gaudu, responsable CIVG, hôpital du Kremlin-Bicêtre ; Docteur Maud Gelly, CIVG, hôpital Avicenne, Bobigny ; Docteur Danielle Hassoun, gynécologue obstétricienne, centre de santé du Square de la Mutualité ; Docteur Ghada Hatem, médecin chef de la Maison des femmes de Saint-Denis. Liste complète des signataires sur le site Internet IVG-Covid.

Ce texte a reçu le soutien de : Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la santé ; Guillaume Gouffier-Cha, député du Val-de-Marne (LRM) ; Anne Hidalgo, maire de Paris, socialiste ; Laurence Rossignol, sénatrice socialiste, ancienne ministre des droits des femmes ; Yvette Roudy, ancienne ministre des droits des femmes ; Marisol Touraine, ancienne ministre de la santé ; Najat- Vallaud-Belkacem, ancienne ministre des droits des femmes. Liste complète des soutiens au texte sur le site IVG-Covid.

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